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Inondations de janvier 1955
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Les inondations de la mi-janvier 1955 dans l'Ain.

A la suite des pluies et du redoux, dès le 13 janvier, on a enregistré une crue importante de l'Ain mais aussi du Suran avant que d'autres rivières du département ne soient touchées. L'Ain affleurait ses rives et débordait en amont de Pont d'Ain sur sa rive gauche au lieu dit des Bottières. La rivière qui semblait égale a vu son niveau s'élever encore de 17 centimètres. Quant au Suran, il recouvre les prés et les champs entre la RN 75 et la RN 84. Cette crue ce jour-là n'était pas encore inquiétante. La Bresse a été plutôt à l'abri des plus violentes inondations du département puisque contrairement au secteur du Bugey, puisque ce sont plutôt les terrains qui ont été recouverts par les ruisseaux et les rivières. C'est ainsi que le Suran, le Sevron, le Solnan sortant de leur lit, ont envahi les prairies et les terres avoisinantes. Quelques tronçons de routes ont été coupés provisoirement. La situation a été plus grave au voisinage du Rhône. De St Maurice de Beynost à Lyon, les terrains communaux et les îles ne forment qu'un lac ininterrompu. Tous les chemins secondaires en bordure sont coupés. A Balan, une ferme particulièrement menacée a été abandonnée. A Beynost, devant la crue de la Sereine, un habitant fit appel à des voisins pour héberger son matériel agricole. Un café de Miribel était sous la menace d'une inondation, le Rhône ayant gagné la cour d'accès. La voie ferrée Lyon- Genève est envahie par les eaux des deux côtés. Dans le Bugey et notamment à Ceyzérieu, Lavours, St Sorlin, Sault-Brénaz, Culoz, Briord, l'envahissement des eaux a atteint de nombreuses habitations, perturbé les communications et causé des dégâts. Le bétail a dû être évacué dans les régions de Briord et Peyrieu. A Nantua, le lac a débordé et le stade municipal est recouvert d'eau. Le lendemain, le mauvais temps persiste mais sans cependant avoir dans notre région des conséquences catastrophiques constatées dans les départements voisins. Tandis qu'en montagne l'on enregistre des chutes de neige, en plaine les rivières continuent à déborder et l'eau a envahi de nombreuses habitations. Dans le Bugey, où la situation était préoccupante le dimanche 16 janvier, une légère amélioration s'est produite. Le Rhône avait cessé la de monter dans la région de Seyssel et de Yenne. Mais par contre, le niveau a repris sa lente ascension dans le secteur compris entre les ponts de Cordon et Sault-Brénaz. On notait au cours de la journée une baisse du volume des eaux, évaluée à Génissiat à 200 m3/sec et attribuée à la décrue rapide de la Valserine. Le sous-préfet de Belley s'est rendu dans la région de Lavours et de Cressin-Rochefort pour faire un état des dégâts. La Saône de son côté accusait une crue de 2 cm par heure. Les pluies parfois violentes ont provoqué une affaissement de terrain sur la route des Cerisiers entre la Faucille et Mijoux. Des mesures furent prises pour faciliter la circulation menacée. D'autre part, la tempête a renversé dans la nuit de dimanche à lundi une partie de l'artère aérienne entre Péron et St Jean de Gonville. Un des poteaux fut happé par l'autorail du matin et traîné sur la voie, ce qui aggrava les dégâts, de sorte que l'artère se trouva détruite sur près de 500 mètres. Les circuits furent rétablis dans la soirée. En début de semaine, le mauvais temps ayant cessé, la situation s'améliora dans les secteurs menacés par les inondations. Particulièrement dans le Bugey, on enregistra une décrue que l'on espérait voir s'accentuer le mercredi 19. Des mesures ont été prises pour les risques d'écroulements de deux habitations près de Belley. Le Gland baisse rapidement et l'on a pu de nouveau circuler sur le RD 10 entre Prémeyzel et la cascade de Glandieu. La circulation reste provisoirement impossible sur les ponts de Cordon, Evieu et Groslée entre le Bugey et l'Isère. Dans les régions de Sault-Brénaz et Saint-Sorlin, la situation demeure stationnaire. Dans le secteur de Trévoux, où la Saône a menacé, on a dû envisager l'évacuation de certaines maisons d'habitation riveraines, notamment à Quincieux dans le Rhône au lieu dit Chamalon et à Reyrieux dans l'Ain à Port-Bernalin.
 

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