Crues et inondations du début décembre 1913
Autour du 8 décembre le département subit des crues de ses cours d' eau et des inondations. De tous côtés, on signale des pluies abondantes et de nombreux débordements : Bresse, bas Bugey notamment.
Depuis le samedi 6, la Reyssouze roulant des eaux sales et jaunâtres ionde une étendue considérable de terrains, coupant les communications par le chemin de Venise avec la commune de Reyssouze.
A la suite des pluies diluviennes tombées sur 24 h, la Veyle à Pont de Veyle est sortie de son lit et inonde la plaine. Les quartiers des Echets et de Balloux sont sous l' eau. Les approvisionnements des maisons inondées se font en barque. A Laiz, le quartier des Dîmes est iondée. Les rails du tramway sont submergés sur une longueur de 50 mètres. L' eau montait encore le 8 décembre alors que le mauvais temps continuait.
Du côté de Manziat, tous les terrains contigus à nos rivières de la Loêze, petite Loêze et Guère sont sous l' eau. Dans les autres terrains, il est impossible de se livrer à aucun travail. La Saône monte rapidement et les communications qui avaient été rétablies avec Asnières et Vésines sont de nouveau rompues.
A Pont d' Ain, la rivière d' Ain a augmenté d 'une façon anormale et elle atteint le niveau le plus élevé que nous ayons enregistré en cette année 1913. Car il y avait eu entre autres des crues en novembre. Dimanche 7, les eaux montaient toujours et l' Ain marquait à midi 3,15 m à l' échelle d' étiage des ponts et chaussées. Les eaux effleuraient le quai et la plaine des Bottières est submergée.
Le Suran a augmenté dans de plus grandes proportions encore. Il inonde toute la vallée et vers la gare pondinoise c' est une immense nappe d' eau qui recouvre tout.
Le Raz, le Veyron, l' Oiselon qui se jettent dans l' Ain ont tous subi une crue considérable. A Chatillon la Palud et aux environs, la crue de l' Ain menança de devenir dangereuse.
Toute la plaine qui s' étend du hameau du Genoux, de la commune d' Ambronay, à St Maurice de Rémens et Leyment est envahie par les eaux. En certains endroits, le courant est si fort qu' il entraine tout sur son passage et les eaux charient des arbres, faôts, bateaux de riverains. Sur la commune de St Maurice de Rémens la rivière s' étend sur plus de 2 kilomètres. La route de Lyon à Genève à Mollon et à Villette sur Ain est menacée d' être recouverte.
A Tenay, divers quartiers de la ville sont inondés suite aux pluies continuelles des 3 derniers jours. L' Albarine démesurément grossie, roukle des eaux boueuses qui atteignent le sommet des arches du pont. Depuis 1888, on n' avait pas vu une crue aussi considréable de la rivière. Le quartier du Carre l' Abbé est complètement envahi par les eaux. Toutes les caves de la rue de la Cour et de la rue Centrale en bordure de la rivière sont remplies d' eau. Mais la pluie commence à diminuer et l' inquiétude devint moins forte.
A St Rambert en Bugey, jamais l' Allarine n' avait atteint une hauteur aussi considérable. En amont du quai de la mairie, la rivière qui charrie toutes sortes de détritus arrive au ras du tablier du pont. Un pré est envahi par les eaux. Toutes les caves des riverians sont inondées et le passage qui conduit du quai de l' Albarine aux cités ouvrières est complètement obstruée. La crue s' accentuant d' heure en heure.